L’Aventure avec un grand A

*Cet article a été rédigé avec la collaboration de Sylvie Limoges

Parties le 26 septembre avec un peu de retard dû à une visite à la SAAQ pour cause de permis de conduire introuvable (ça commence mal une escapade routière!) et à un saut à une pharmacie pour le renouvellement d’une prescription (vive la technologie du siècle passé!), nous voici en route pour assister, du 7 au 9 octobre, à la Conférence nord-américaine de Friendship Force à Milwaukee. 

Nous avions décidé de joindre l’utile à l’agréable et de profiter de cette occasion pour voir, ou revoir, une partie de la région des Grands Lacs que nous avions tant aimée lors de notre première escapade en 2017. Bien installées dans notre petit véhicule récréatif, nous avons roulé dans le Michigan en longeant la côte ouest du lac Huron, incluant une visite au Christmas Wonderland à Frankenmuth, pour nous rendre dans la péninsule supérieure de l’État, où nous avons visité les écluses de Sault Sainte-Marie. Nous prévoyions redescendre le long du lac Michigan pour rejoindre Milwaukee. 

Le vendredi 4 octobre, après de courtes randonnées aux chutes Tahquamenon, nous reprenons la route en direction de Newberry pour nous rapprocher de Milwaukee où nous sommes attendues deux jours plus tard. On roule pendant une dizaine de minutes puis, soudainement, notre véhicule perd de la puissance et refuse de continuer à avancer! Panique! Une belle route de parc forestier à deux voies qui rencontrent, sans accotement et peu, voire pas d’espace pour se ranger sur le côté! Mais, pas le choix, le véhicule s’arrête tout juste après une entrée privée obstruée par une clôture qui arbore un « No Trepassing » bien en évidence. Sans feu de détresse avec un véhicule dont la moitié est sur la voie carrossable, on ne se sentait pas en sécurité pour dire le moins! Mais, chanceuse dans notre malchance, nous constatons que deux petits cônes orange «trainent» sur le bord de la clôture. Incroyable! On les dispose donc derrière le véhicule et procède à une vérification d’usage : l’indicateur d’essence montre un réservoir plein à plus de la moitié, les clignotants du tableau de bord s’allument lorsque l’on met le contact, la batterie semble être fonctionnelle, mais le moteur refuse de redémarrer. Pas de problème, on a la couverture VR de CAA… Oups! Parc forestier égale… «pas de réseau cellulaire». On tente notre chance avec la fonction «urgence». Le téléphone cherche, cherche, cherche et renvoie finalement un message : «Votre téléphone n’est enregistré sur aucun réseau, par conséquent vous ne pouvez pas passer d’appels d’urgence». La joie quoi! Heureusement, c’est un beau vendredi ensoleillé, en milieu d’après-midi, et la route est bien fréquentée. On tente d’arrêter une/des voitures dont, on ne sait jamais, une des personnes aura un téléphone qui capte un réseau. Une auto pleine de touristes américains s’arrête et, euréka, un de leurs téléphones capte un faible signal lorsque stratégiquement positionné à un endroit précis. On s’empresse donc d’appeler le CAA et on aboutit à un centre de service du AAA. Après de longues minutes à répondre aux questions d’usage et à donner une foule de renseignements sur le véhicule et le problème que nous expérimentons, on nous confirme qu’une remorqueuse sera là dans une à deux heures. Que voulez-vous!, on est à au moins 20 minutes de la localité la plus proche… À la demande du répartiteur, on donne un de nos numéros de téléphone tout en prenant soin de lui indiquer que nous n’avons pas de réseau. Et l’attente commence…

En panne sur une belle route

Après plus de trois heures d’attente, n’ayant toujours pas vu de remorqueuse et la lumière du jour baissant rapidement, on décide de quitter les lieux pour se rendre à Newberry, en espérant qu’il y aurait un réseau fonctionnel, ou sinon une ligne fixe de laquelle on pourrait appeler le CAA-AAA. Nous avons bien dû arrêter trois ou quatre voitures avant que l’une d’elles puissent prendre deux passagères supplémentaires. Ouf! Juste avant qu’il fasse trop sombre…

À Newberry, parmi les commerces encore ouverts, on a le choix entre le McDo ou le Timber Charlie’s Food & Spirit. Guidées par notre instinct, et aussi par le désir de manger autre chose que du McDo, on choisit le Timber Charlie’s. Mais avant de penser à manger, on doit d’abord régler notre situation avec le CAA-AAA. Évidemment, le AAA a tenté de nous rejoindre en laissant des messages sur le répondeur et en envoyant des textos… Lorsque nous avons enfin eu accès à un réseau, on a eu l’immense plaisir de constater que notre dossier avec la AAA avait été fermé (@#$%?!!!). Alors on recommence, mais cette fois on aboutit au centre de service de CAA-Québec qui n’a aucune demande de dépannage en dossier pour nous, et on se fait «chicaner» sous prétexte que c’est là que l’on aurait dû appeler. On a pourtant utilisé le même numéro de téléphone… Un autre mystère de la technologie à éclaircir… plus tard! Et on repart le bal, avec la série de renseignements et de données… Après plusieurs tentatives, la répartitrice finit par localiser l’endroit où nous sommes tombées en panne et nous dit que l’on doit être au véhicule au moment où le remorqueur y sera. Comme on est à pied, qu’on ne connait pas un chat dans le coin et qu’il n’y a pas de service de taxi, on tente d’obtenir que le remorqueur passe nous prendre au Timber Charlie’s. Sans succès… En désespoir de cause, on s’adresse à la serveuse et lui explique notre situation. Waouh! Comme nous avons pris une bonne décision en choisissant le Timber Charlie’s au lieu du McDo : en moins de deux, la serveuse a trouvé un couple en qui elle a pleine confiance qui nous a ramené à notre véhicule, a tenté d’identifier le problème au cas où…, nous a ramené «en ville» après que l’on ait vu le remorqueur envoyé par le CAA, et nous a hébergé pour la nuit dans leur grande maison! Toute notre gratitude envers ce couple si généreux et leurs quatre enfants qui nous ont si bien accueillies! 

Évidemment, à l’heure où nous avons finalement été remorquées par un vendredi soir, on oublie les réparations pour le même jour, voire la fin de semaine… Nous voici donc «coincées», à pied, jusqu’au lundi matin dans ce patelin de moins de 3000 habitants avec peu à voir et à faire. À pied? Non, car nos généreux sauveteurs ont poussé la gentillesse et la générosité jusqu’à nous prêter une de leurs camionnettes (une GM – Delani presque neuve) pour la fin de semaine, nous disant que l’on pouvait aller où on voulait!!! Waouh! Tant de générosité et de confiance, on n’en est pas encore revenu! Respect et gratitude!

Le GM Denali de nos sauveteurs

Bon, pour ce qui est du véhicule récréatif, le conducteur de la remorque et notre bienfaiteur avaient soupçonné un éventuel problème avec la pompe à essence, mais, en début de soirée dimanche, on a finalement identifié la vraie cause de notre panne. Alors que l’on racontait notre fin de semaine à nos sauveteurs, nous avons mentionné que la génératrice du véhicule récréatif n’avait fonctionné que quelques minutes plus tôt le matin avant de s’arrêter elle aussi. Cette information a mené à une «nouvelle» hypothèse : se pourrait-il que le réservoir d’essence soit vide? «Impossible!», l’indicateur d’essence montrait un réservoir plein à plus de la moitié! Mais, la technologie étant ce qu’elle est… Vous devinez notre joie de découvrir que ce n’était que la jauge qui ne faisait plus son travail adéquatement et que notre véhicule n’était qu’assoiffé!

Après un remplissage de plus de 30 gallons et une dernière nuit à Newberry, nous reprenons la route lundi matin et arrivons à temps à la conférence en fin d’après-midi lundi. Quelle aventure!

P.S.: Tous les autres remplissages de l’escapade se sont effectués au maximum à tous les 300 km! On ne voulait surtout pas une deuxième panne sèche! 

Comme on n’aura pas toujours la «chance» de tomber en panne juste là où des cônes oranges nous attendent…