C’est le temps des vacances, yeah, yeah

C'est le temps des vacances, yeah, yeah
La saison d'aimer
C'est le temps des romances, yeah, yeah
Comme l'été dernier

— Pierre Lalonde

Mais oui, beaucoup de vous et moi dans la Force de l’amitié sont des retraités, retraités du travail qui nous a usé pendant des années, mais pas retraités de la vie, j’espère.

Quand l’été approche, on sent toujours monter en nous cette pulsion comme lorsque nous étions ados, mais c’est bien fini, l’adolescence, le travail, les responsabilités familiales. Avez-vous annoncé récemment à votre fils de 50 ans: « Nous prenons des vacances. Nous partons pour la Hongrie le 12 juillet. » Oui je sais, on ne part pas bien loin, destination Mont St-Hilaire. On va juste au potluck pour accueillir les amis hongrois chez notre chère Denise, mais ça sonne bien dans une phrase, Hongrie! Et la remarque cinglante de votre ado de 50 ans vous remet les pendules à l’endroit: « Comment ça, vous prenez des vacances? Vous êtes toujours en vacances! » J’ai hâte de voir ce qu’il en pensera quand ça sera son tour d’être invité vers la sortie. Ce n’est pas parce qu’on est retraités qu’on ne mérite pas des vacances! Je mérite des vacances. Vous méritez des vacances. Retraités, on a plein d’activités, on fait du bénévolat, on court les spectacles en ville, on gère notre budget rétréci, on fréquente les hôpitaux, on court après notre souffle tout le temps. Et on veut sortir de la cuisine comme tout le monde, même si notre énergie n’est plus ce qu’elle était.

On a toujours bien travaillé
On a souvent eu peur de n’pas y arriver
Maintenant qu’on est tous les deux
Si l’on pensait à être heureux
On irait beaucoup moins loin
On n’partirait que quelques jours
Et si tu me tiens bien la main
Je te parlerai d’amour

— Michel Sardou

Voyez-vous, c’est important de partir! Merci Michel.

Les amis hongrois seront ici du 12 au 18 juillet. Ce sera une belle occasion pour profiter de leur présence, changer de rythme de vie, connaitre de nouveaux amis. On peut prendre ça comme une semaine de relâche dans le monde scolaire, et on est alors en vacances. Pour commencer une conversation vous pourriez par exemple expliquer à votre interlocuteur que vous ne parlez pas hongrois. La langue hongroise est particulièrement difficile, et elle ne ressemble à aucune autre langue. Apprendre le hongrois?

Je n’aurai pas le temps, pas le temps
Même en courant
Plus vite que le vent
Plus vite que le temps
Même en volant
Je n’aurai pas le temps, pas le temps
De visiter toute l’immensité
D’un si grand univers
Même en cent ans
Je n’aurai pas le temps de tout faire.

— Michel Fugain (1967)
      Paroles : Pierre Delanoë

L’année où toute l’immensité de l’univers était rassemblée en un seul lieu, Montréal.

Je vous propose d’apprendre juste une petite phrase:

Nem beszélek magyarul.

En bon français: « Je ne parle pas hongrois. »

Et vous décrocherez un bon rire chez votre interlocuteur. La glace sera brisée, et vous pourrez commencer à jaser de tout et de rien, en anglais, en français, en russe parce plusieurs parlent russe, ou à la limite avec vos deux mains. La Hongrie a vécu dans le monde idyllique socialiste dans l’ex-URSS pendant 40 ans, de 1949 à 1989, et c’est ainsi que le russe était la langue seconde apprise à l’école, comme ici l’anglais. Les gens que vous verrez ont connu cette période.

Prononciation: Nem bécélek magui-a-roul. Sans trop d’accent, comme en français. Très facile. J’ai utilisé cette technique quand je suis allé en Russie, et ça fonctionne très bien (en russe bien sûr) pour commencer une conversation.

Si vous voulez entendre par vous-mêmes la phrase, Google traduction vous donnera l’heure juste. Mieux, si vous êtes assez techno et à l’aise avec les cellulaires, vous pouvez converser dans 243 langues différentes avec Google Traduction. Google le fait en temps réel! Et plusieurs autres apps aussi. Rien à écrire, vous parlez en français, vous interlocuteur écoute ensuite dans sa langue, et il vous répond dans sa langue. Vous écoutez sa réponse en français, et ainsi va la conversation. On est à des années-lumière des dictionnaires de traduction.

Pour vous pratiquer, installez l’app Google Traduction si ce n’est pas déjà fait, choisissez deux langues que vous connaissez, genre français-anglais, et discutez avec vous-même, ou mieux, demandez à une ou un ami d’essayer avec vous. Vous rajeunirez de 40 ans en un quart d’heure. 

La Hongrie d’aujourd’hui est à des années-lumière de ce qu’elle était à l’époque du mur de Berlin. Elle fait partie de l’Union européenne depuis 2004, et a été incluse dans l’espace Schengen en 2007, mais elle a conservé sa monnaie nationale. Avec ses 400 forints pour 1 euro, ça attire beaucoup de touristes de la zone euro. Sa capitale Budapest est définitivement tournée vers l’Europe de l’Ouest avec sa multitude d’hôtels et ses offres incroyables à bon prix. Les jeunes de tous les pays affluent pour y faire la fête. Faux mariages, aventures de toutes sortes, y inclus conduire des vieux tanks soviétiques et participer à un jeu de guerre, faire du bungee, et finir la journée dans le Nightlife de la ville. Ça me fait penser à un Las Vegas européen. Bon sujet de conversation avec vos invités hongrois.

Je n’aurai pas le temps de tout faire, de tout voir, de tout dire.

Merci Michel Fugain de me l’avoir fait comprendre quand j’avais 20 ans.

*Image: Mont Bromo en Indonésie, lors de l’accueil par le club de Malang le 6 octobre 2011 (Photo: Denis Bélair)