D’un village à l’autre, d’ouest en est

Qu’ont en commun Haliburton (Ontario) et Le Bic (Québec)? Ce sont deux villages situés à égale distance de Laval, mais en direction contraire, d’où nous sommes partis, Louise et moi, en juillet puis en août, pour nos vacances. Six heures de bonne route et cinq cents kilomètres de paysages variés, une capitale à mi-chemin – Ottawa puis Québec – un joyeux mélange de nature et de trésors culturels, un contact avec des gens chaleureux. Ce fut l’occasion d’apprécier la force de l’amitié… nationale. N’empêche que les citoyens de villes fabuleuses, telles Venise et Barcelone, n’ont pas eu à déplorer la présence de deux touristes supplémentaires!

Juillet : Haliburton et ses environs

La région d’Haliburton se compare à celle de nos Basses-Laurentides. Des montagnes de moyenne élévation forment un plateau où abondent lacs et rivières en enfilade. La première ville d’importance, Peterborough, se trouve au sud-est, à une centaine de kilomètres de route. Lake Simcoe, d’où nous recevrons bientôt nos ambassadeurs, se situe à une distance semblable, mais au sud-ouest. Plus au nord, le Parc provincial Algonquin est un immense refuge faunique et forestier. Du fait de son environnement nullement agricole et de faible densité humaine, les activités nautiques, la natation, la pêche, la chasse et le vélo sont à l’honneur à Haliburton.

Surprise! Un collège en pleine nature! À deux pas du village, le Fleming College, un bâtiment dernier cri loge des ateliers d’art – sculpture, dessin, peinture, gravure, soudure, céramique, joaillerie, art de la fibre…– ouverts à des étudiants d’Ontario et d’ailleurs. Mieux encore : la forêt voisine abrite quarante-huit sculptures aux matériaux variés, évocatrices et interprétées poétiquement. Un mariage réussi de culture et de nature.

Cette portion du territoire ontarien nous est apparue propre et accueillante. Des personnes affables, simples et joyeuses nous ont abordés amicalement, Au retour, quelle saveur inoubliable que celle du gibier et de la bannique algonquienne dans un bistro joliment aménagé.

Août : Le Bic et sa région

À trente-cinq minutes de Rimouski, la rivière du même nom recèle un canyon à découvrir à pied : les Portes de l’Enfer. Mais ce sont les Îles du Bic et son Parc national qui n’en finissent plus de nous émerveiller. Aujourd’hui fusionné à Rimouski, Le Bic est un point d’arrêt obligatoire sur la route de la Gaspésie. Avec son théâtre d’été, ses gîtes étoilés, sa gastronomie raffinée, ses lieux d’autocueillette, ses concerts à l’église, ses excursions guidées en kayak de mer…, Le Bic invite au dépaysement, et cela à six heures de Montréal en voiture.

Ilet au Falcon, Parc national du Bic (http://www.lebic.net/)

Une anecdote

L’une des îles de l’archipel est désignée l’Île du Massacre. C’est là que se seraient réfugiés, in extremis, des guerriers micmacs pourchassés par leurs ennemis iroquois. Hélas, les empreintes laissées sur le sable auraient trahi leur présence. Une légende? – Peut-être, mais reposant, comme souvent, sur un fond historique. Je vous épargne la fin tragique de cet événement.

Conclusion

Voilà donc deux destinations à égale distance de Montréal, chacune comportant un volet culturel enrichissant et un cadre naturel splendide. De plus, ni tracasserie administrative, ni vol annulé, ni ressentiment communautaire ne mettent en danger cette force d’amitié entre nations autrefois méfiantes. Je vous invite à vous en réjouir lors de la visite prochaine des ambassadeurs de Lake Simcoe.