New York, New York, c’est bien la formule magique qui distingue cette ville de toutes les autres villes du monde. On est en 1967, l’année de l’Expo qui restera imprimée dans ma mémoire pour ça: L’année où tout est grand, beau, accessible. C’est ma deuxième année à Montréal parce que j’ai commencé un baccalauréat à l’université. Dans mon iglou dans le grand nord chez les orignaux, les universités sont encore une vue d’esprit à cette ère des grands horizons pour les jeunes. Le congé de Pâques qui dure une semaine, pour les étudiants du moins, est une invitation au voyage.
Eh Denis! Il faut aller à New York, c’est Pâques. Pauvre de moi, je ne savais pas ça. J’étais le petit nouveau qui n’a rien vu. Un transfuge de classe, comme expliqué dans le livre de Jean-Philippe Pleau, Rue Duplessis: ma petite noirceur. Dans ma belle Oldsmobile Delta 88 1965 bleu royal, on est quatre, deux filles et deux gars. La préparation au voyage? Un coup d’oeil sur une carte routière: C’est au bout de la 87. 4 h 30 du matin, on part! Premier arrêt: Chez un juge en robe de chambre à 6 h du mat. Le shérif donne sa version des faits: « Speeding: 135 miles per hour ». Ensuite le juge écoute aimablement notre défense. On lui sert nos meilleurs arguments: On est de pauvres étudiants, et en plus on est Québécois. L’amende qu’il faut payer sur le champ, en cash svp, est finalement raisonnable. On se cotise et on repart, mais avec un sérieux avertissement de la part du juge qu’on ne se rendra pas à New York si on continue sur la même lancée. Quand on entre dans cette ville pour la première fois, on regarde en l’air et on oublie qu’on habite sur terre, pas en conduisant tout de même! Ébahis, étourdis, émerveillés. Comme tous les ti-culs qui vont à New York à cette époque, on se précipite sur l’Empire State Building pour monter là-haut et voir New York dans toute sa grandeur. Pratiquement sans billets verts depuis notre passage obligé chez le juge, (l’argent de plastique n’existe pas encore), à la sortie du poste d’observation du 86e étage, je dépense quelques 25¢ pour m’acheter un petit Empire State en plomb massif. Je me convaincs que je fais un bon achat parce que ça pourra servir de presse-papier pour mes factures. Il y a des petits riens comme ça qui restent collés dans notre mémoire toute notre vie. Ça doit être les plus grands bonheurs, mais on ne le savait pas quand ils se sont produits.
Depuis ce Pâques de 1967, je suis allé à New York des millions de fois. Et c’est pas fini, parce que la ville est toujours en construction pour réaliser ses rêves de grandeur. Alors elle continue d’attirer chez elle ses plus vieux visiteurs, comme de vieux amis qui se retrouvent pour voir comment ils vont. Le 21 juin dernier, c’était pour moi une redécouverte de cette ville. Avec ma famille, mes amis, on a fait ce que font les visiteurs depuis 2020. Voir le One Vanderbilt Building. Vous ne connaissez peut-être même pas le nom de ce building, puisque cet édifice a pris racine seulement depuis 2020. Son nom pas trop vendeur vient du nom de l’avenue Vanderbilt, et de son numéro de rue: 1 où il est situé, à l’angle de la 42e rue. Pas très subtil n’est-ce pas! Mais depuis que ce building a été ouvert au public, il n’a pas cessé d’étonner et d’attirer à lui toute la faune touristique. Il est accessible directement par le Grand Central Terminal si vous voyagez en transports en commun. C’est devenu le point central de Manhattan, rien de moins. Avec ses 427 mètres de haut, ses 93 étages, son ascenseur son et lumière qui fait la navette vers le sommet en 42 secondes, son observatoire tout vitré sur 360° n’est pas seulement un observatoire, c’est un endroit fascinant, un terrain de jeux sur trois étages. Le premier étage, son nom: Transcendance. Ça dit tout sur la vie qu’ont voulu y mettre les concepteurs de ce nouveau monument. C’est à la gloire de la folie newyorkaise. Et peut-être qu’un petit coin de cette grande salle Transcendance restera caché quelque part dans ma mémoire parce que c’était un beau moment de ma vie avec ceux que j’aime. Je vous présente ici juste un tout petit aperçu tout en musique sans vous dévoiler les secrets cachés dans ce « Summit ». À vous d’aller voir lors de votre prochaine virée à New York.