Les épinglettes du cœur : 25 ans d’aventures et d’amitiés

*photo de Montréal par Denis Bélair

C’était en l’an 2000, une année qui restera à jamais gravée dans nos mémoires. À l’époque, nous étions de jeunes retraités pleins d’énergie et d’enthousiasme, déterminés à ne pas passer notre temps à la maison sur le balcon, au chalet au lac à la Tortue, ou au camping Ste-Agathe. Nous avions des rêves pleins la tête et étions résolus à les réaliser.

Tout était bon pour nous aider à trouver chaussures à nos pieds, même les rencontres bizarroïdes comme celles des Retraités Flyés. Il y avait une grand-messe une fois par année dans une grande salle remplie de gens comme nous. C’était comme un Google avant Internet qui nous permettait de connaitre tout ce qui bougeait dans le domaine des gens heureux comme nous. Et c’est là que nous avons découvert cette grande association qu’est Friendship Force, comme plusieurs autres personnes présentes, il y a 25 ans mes amis.

Nous avons décidé de faire des voyages fascinants avec des gens formidables. Cette période a marqué le début d’une nouvelle ère où nous pouvions enfin nous consacrer pleinement à toutes les activités dont nous avions rêvé pendant nos années de travail et de responsabilités familiales. Chaque rencontre (il y en avait plusieurs dans l’année) nous apportait de nouvelles aventures, offrant de nombreuses occasions de découvrir de nouveaux horizons et de créer des souvenirs impérissables.

Je me souviens particulièrement de nos voyages à travers les paysages pittoresques de l’Europe de l’Est, notre virée jusqu’en Russie, notre découverte du Japon aux traditions millénaires, la verdure de la Nouvelle-Zélande. Les échanges avec les habitants, les découvertes culinaires et les moments partagés avec des amis chers ont enrichi notre manière de voir le monde d’une façon inestimable. Ces expériences nous ont permis de tisser des liens étroits et de renforcer notre passion pour l’exploration. Même l’accueil de personnes venues découvrir notre jeune pays nous ont donné plein de beaux moments comme si nous étions en voyage.

Aujourd’hui encore, je suis extrêmement reconnaissant d’avoir eu l’opportunité de vivre de telles expériences.

Attendez un peu, j’ai une idée. Durant toutes ces années de voyages avec FAM et d’autres clubs, j’ai accumulé un trésor en épinglettes de différentes villes et pays visités. Les hôtes d’hébergement nous donnent par tradition une épinglette dès notre arrivée. Mais je ne les ai jamais portées à ma chemise. Je n’ai pas la tête à ça. À chaque retour de voyage, je les ai lancées dans mon petit coffret en bois sur ma commode de linge dans la chambre et elles dorment là-dedans depuis des années. Je n’ouvre jamais ce coffret, sauf pour y jeter quelque chose que je ne peux pas jeter parce que mon cœur me l’interdit. Je ferais de la haute pression. J’ouvre: Ah, une montre, une autre montre, encore une montre, beaucoup de montres, toujours aussi belles, comme si elles m’attendaient. C’est ça, une montre ça représente tellement le temps qui passe, même quand elle s’est arrêtée. Elle est alors le témoin des belles années passées. Alors elle prend le bord du coffret. Et au fond du coffret, qu’est-ce que je découvre, une multitude des petites épinglettes. Pour la première fois je les prends dans mes mains et j’essaie de lire les noms des lieux, pas toujours facile tellement les caractères sont petits. Je zoome avec mon cellulaire, c’est déjà beaucoup mieux.

Photo Denis Bélair

Pèle-mêle, selon où glissent mes doigts : Wyoming, Curitiba, Alberta, Honolulu, Lake Hartwell, Miyagi, Hamburg, Pikes Peak, Los Angeles, Denver, Utah, Newcastle, Calgary, No Name, Gold Medal Beer, oh, je fais des découvertes! Des pays dont je ne peux déchiffrer le nom, et beaucoup de pays ou villes qui sont tombés dans les craques avant d’arriver dans mon coffret. Comme des montres, ces petits objets de rien marquent les bonheurs passés. 

Septembre, cette année sera un mois bien spécial avec son accueil de randonneurs qui cherchent les plus beaux endroits pour prendre en photos. Montréal s’y prête bien avec son mont Royal, son Vieux, son fleuve, et toute la région offre des beautés qui sont à découvrir. Bravo à Sylvie qui est à la barre. Pour ma part, j’ai toujours eu un amour pour notre Mont Royal. J’ai souvent amené des visiteurs vers le haut, à pied si possible, sinon en voiture, pour leur montrer la beauté de la ville vue d’en haut, avec en arrière-plan le fleuve, ses ponts, et les montagnes au loin. Et nous y retournerons en septembre avec des amis, comme si nous étions en voyage.