*Image: François Bélair – Les Appalaches traversent la Pennsylvanie, avec des collines faites toutes en longueur. Partout, on est entouré de murs de végétation.
Nous sommes en octobre 1962. Des missiles à têtes nucléaires soviétiques sont installés à Cuba, et sont pointés en direction de l’Amérique. J’avais 18 ans. Et je dévorais tout ce qu’il y avait de disponible comme information, malgré que les ressources étaient très limitées à cette époque, La Presse, le New York Times, CBS. Je n’ai jamais oublié ce moment tragique de l’histoire humaine. La guerre froide, qu’on disait, mais on suait. Tu es trop jeune cher lecteur, pour avoir vécu ce drame, Passe-Partout n’en disait pas un mot à ses petits auditeurs. Et toi, le baby face, tu n’avais même pas encore ouvert les yeux pour voir ce monde de beautés et de méchancetés dans lequel on venait de te garocher. Nous les universitaires, on ne discutait pas de pollution ou de changements climatiques. Autour d’une table remplie de bouteilles de bières vides, on se confortait dans les après-guerres nucléaires qui viendraient certainement un jour assombrir notre beau ciel bleu. On déployait notre génie, comme des savants à l’École Polytechnique, à imaginer comment on ferait pousser nos patates et carottes dans une terre exempte de strontium. Et on riait, comme si l’avenir peu importe comment, serait drôle à mort.
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