Un moment parfait

Déjà le 15 décembre!  À partir d’aujourd’hui vous pourrez faire tous les excès que vous voulez, manger comme un goinfre, boire à vous souler jusqu’au 25, le petit Jésus vous le pardonnera. Des repas gastronomiques avec amis et parents, des rencontres de groupe, d’autres repas, encore des rencontres, et ça use le dedans. Mais vous allez avoir le bonheur d’oublier votre année 2024 avant même que le Byebye en brosse un tableau pas très jojo. Si vous avez suivi l’actualité cette année, vous devez être en mode déprime pas à-peu-près.

Alors pour vous faire oublier tout ça, je vous propose une thérapie de groupe en ligne. Donc vous êtes bien installés dans votre fauteuil préféré, et vous avez un petit peu de temps pour penser à vous. La vie n’est pas toujours olé-olé mais elle est quand-même ponctuée de moments parfaits. C’est ce que nous allons explorer avec l’aide de témoignages tels que vécus par des amis et amies de la Force de l’Amitié de Montréal qui ont bien voulu ouvrir leur coeur à nous tous pour le temps des fêtes. En voici les transcriptions:

Lors de la journée libre à Shizuoka, j’ai demandé d’aller au musée d’art. Mon hôtesse m’a amené au Musée de la Préfecture de Shizuoka. Quelle ne fut pas ma surprise et mon bonheur d’y trouver une aile consacrée aux sculptures de Rodin!  Immenses et merveilleuses!
Il n’en est fait aucune mention dans les guides de voyage du Japon.
Francine

Lors d’un voyage solo à 24 ans, j’ai pris un autobus d’une gare perdue en forêt vers La Roche-en-Ardenne en Belgique. Assise à côté d’une fenêtre, j’ai tout à coup vu un paysage digne d’une peinture: Une brume se levant sur La Roche-en-Ardenne. 
Une photo s’est gravée dans ma mémoire et je la revois à l’occasion. 
Sylvie

À l’aube au Laos, un matin j’étais seule, assise sur un petit banc attendant le passage des moines pour leur offrir un peu de riz. 
Un sentiment de plénitude immense. 
Denise A.

Nous nous connaissions à peine. Nous étions jeunes, libres d’oser. Nous revenions d’un weekend mémorable, d’un endroit rêvé. La banquette avant tenait lieu de lit, avec une cuisse en guise d’oreiller. Durant le long et sinueux trajet, notre silence me semblait exprimer ces engagements réciproques : j’prendrai soin de toi – j’te ferai confiance. Le silence est effectivement d’or, et il peut affectivement devenir fort.
Anonyme

Fin novembre 2008, une journée en Jordanie riche en symboles et en émotion : voir le Mont Nébo où Moïse serait décédé juste avant d’arriver à la Terre Promise, se baigner dans la mer Morte et finalement entendre Enrico Macias chanter « Noël à Jérusalem » dans l’autobus qui nous amène à Amman.  
Huguette et Guy

En 1950, mes parents s’étaient procuré un chalet, joli mais inachevé. En été, l’eau nous était fournie par un voisin, en quantité limitée. Un jour, il fallut se résoudre à faire creuser un puits artésien. Drill, baby, drill, comme a dit quelqu’un. 
Or, quand j’ai vu jaillir en abondance l’eau la plus pure qui soit, j’ai compris que ce cadeau était plus précieux que le pétrole. Une expérience inoubliable!
Hubert L.

Tous ceux qui ont eu un chien savent que celui-ci devient un membre important de la famille. César, notre caniche royal adoré, aurait mérité une médaille nationale. J’étais réclamée par le bébé, et comment aurais-je pu deviner que les deux grandes (4 ans, 6 ans) réussiraient à ouvrir la porte et s’avanceraient prestement vers le fleuve. César, lui, avait tout compris. Ses aboiements déchaînés m’ont alertée. Une fois la porte ouverte, il s’est précipité pour s’interposer entre le fleuve et les deux filles.
Notre César n’a pas conquis la Gaule mais mon cœur pour toujours.
Louise B.

Mes moments parfaits ont été vécus durant ma petite enfance lorsque nous vivions sur une ferme digne des Arpents verts.  J’avais des acres de terrain à ma portée, personne pour me dire quoi faire et une amie « Boulle de feu », la chienne des voisins.   
Ces moments étaient d’une légèreté qu’on ne retrouve plus tout à fait à l’âge adulte.
Isabelle C.

Au nord du Vietnam, se trouve la région de SAPA située à trois heures de Hanoi. SAPA aux paysages montagneux qui coupent le souffle est reconnue  pour les différentes ethnies qui y vivent. Leurs traditions et coutumes sont millénaires et une de ces coutumes est de se rendre au marché de l’Amour tenu les samedis soir dans le square du village.  Les jeunes femmes mettent leurs plus beaux atours avec colifichets, coiffes multicolores, bracelets aux poignets et les jeunes hommes rivalisent d’habits fiers et pimpants. Ainsi, tous et toutes savent que des danses et des rencontres sont au rendez-vous. Les gens de SAPA sont affables et accueillants et une manifestation tangible de cette chaleur est de venir vers les touristes avec aise et gentillesse.
La chambre de l’hôtel que j’avais louée était à proximité du lieu effervescent en ce samedi soir et ma curiosité m’amena à m’asseoir sur le palier de l’auberge donnant sur la rue. Je regardais la jeunesse se dirigeant vers le square et constatais que l’excitation était à un très haut degré. Le babillage et les rires fusaient et c’était un spectacle, une tranche de vie de la communauté qui s’offrait généreusement à moi.
J’ai eu moi aussi une part de cette préparation festive car un homme d’âge mur est venu vers moi pour m’inviter à me lever et à l’accompagner à la fête… tout cela communiqué en… vietnamien et… incompréhensible.  Le gentil discours a duré quelques minutes, et après multiples sourires et gazouillis de plaisir… nous sommes arrivés, chacun de notre côté, à la conclusion… concluante qu’un bon souvenir resterait de cette tentative unique et inoubliable…logé pour toujours dans nos mémoires.
Marjolaine L.

En septembre dernier, je suis allée en croisière avec ma fille Eve-Annik pour célébrer mes 80 ans. Lorsque nous sommes débarquées à St-Thomas (aux Iles Vierges) à 9h00 pour nous rendre à notre excursion, nous avons été inondées par la pluie intense de l’ouragan Helen.  C’était la première fois que j’étais en présence d’un ouragan. Sur le moment j’ai trouvé l’expérience difficile: pluie intense, vent violent. Nous nous sommes acheminées vers le lieu de notre excursion: petite plage privée. Arrivées à la plage, le soleil est apparu et nous avons passé quelques heures dans un décor de bord de mer bordé de sable fin, de verdure et de montagnes. Ce fut des instants de contact privilégié avec la mer et la nature. Sur le chemin du retour, de nouveau la tempête faisait rage. 
J’ai compris que même lorsqu’il y a une tempête dans notre vie, le soleil brille toujours quelque part.
Denise Bourdeau

Lorsqu’une pièce de théâtre nous fait vibrer Denis et moi sur un flot d’émotions qui nous laissent la gorge nouée, ne pouvant prononcer une seule parole, spontanément nous nous retrouvons dans les bras, l’un de l’autre, attendant que l’émotion passe à travers nos larmes.
Ce moment est parfait, parce qu’il est imprévisible, furtif et très fort. Dit d’une façon ésotérique, ce serait un peu la communion de l’âme.
Janine B.

On dit souvent d’un événement: Les astres étaient alignés. C’est bien ce qui est survenu ce jour du 8 avril dernier, et pas seulement au figuré, quand nos trois associés, Soleil, Terre, et Lune, se sont alignés pour offrir aux peuples de la Terre un moment d’intense vibration. Quelques minutes où le temps s’arrête, où les humains déposent les armes pour regarder plus loin que leur nez. 
Dès 8h00 le matin, les gens ont commencé à se diriger vers le lieu d’observation pour avoir les meilleurs places, comme au théâtre, avec chaises pliantes, glacières et télescopes. Et déjà tout le bord du lac Massawippi à North Hatley se remplissait. La célébration allait durer toute la journée, dans la joie et l’amitié. C’était une occasion en or pour réunir toute ma petite famille, avec amis, pour se dire qu’on s’aime sans avoir à prononcer un mot. Et la journée s’est terminée dans un repas festif au Manoir Hovey avec les miens jusque tard en soirée. 
Un moment de grande rêverie que je n’oublierai jamais.
Denis B. 

Mon i-tour sur le thème de : UN MOMENT PARFAIT, m’a été inspiré par la chanson de Jean Leloup, chanteur et compositeur hyper-sensible. Il a 63 ans déjà, et a produit plusieurs albums magnifiques, dont À Paradis City en 2015 qui a été un succès jusqu’EN ENFER, comme on dit dans la chanson. Pourtant son parcours de vie n’a pas toujours été simple, disparition de la carte planétaire pendant des années, jusqu’à des rumeurs qu’il était décédé, et retour en spectacle avec de nouvelles chansons. Sa vie est loin d’un long fleuve tranquille, mais il y a eu certainement des moments parfaits dans les journées ensoleillées, assez pour en faire une chanson qui m’émeut à chaque fois que je l’entends à la radio ou sur une plateforme audio.

Pour tous ceux et celles qui recherchent des instants de …